Au Rheu, dans le bois d’Apigné, Amélie chemine par l’allée de buis taillés et de charmes pour apercevoir, niché dans son parc à l’anglaise de 25 hectares, un château romantique de style Renaissance, entre ses quatre tourelles aux toits pointus d’ardoise.
Lorsqu’il découvre ce bijou, Karim Khan-Renault en tombe amoureux, pourtant le joyau est en piteux état. Le château est à l’abandon, ouvert aux quatre vents, sa toiture prend l’eau, les salles sont squattées, livrées aux pillards.
Ce lieu, sur la rive droite de la Vilaine, inspire incontestablement les châtelains. Il y eut d’abord le château fort des seigneurs d’Apigné, démantelé après les guerres de la Ligue, qui sévit en Bretagne de 1588 à 1598, année du traité de Vervins et de l’Edit de Nantes. Sur l’emplacement de l’ancienne forteresse, au XIXe siècle, Louis Nové-Josserand, propriétaire d’une briqueterie aux Landes d’Apigné, entreprend d’édifier un nouveau château, principalement en brique, dans le style renaissance, avec des décors à l’italienne, à la mode de l’époque. Son fils Camille termine l’ouvrage en 1833. C’est la deuxième vie du château qui décline plus tard, jusqu’à l’arrivée en 1989 de Karim Khan, bien décidé à lui donner une troisième vie.
Karim Khan n’est pas un riche neveu du prince Karim Aga Khan IV mais un enseignant français, de 27 ans, qui vient de perdre son poste. Il n’a donc pas les fonds nécessaires mais un projet ingénieux : restaurer d’abord une partie du parc et les communs, dont la serre, pour y organiser des mariages, des banquets et autres événements. Les bénéfices de l’activité permettront peu à peu de financer les travaux de la partie noble, le château lui-même. Il s’endette, réunit les fonds ; l’activité de banquets s’avère un succès rentable.
Une fois le monument remis au sec, il restaure les tapisseries, boiseries, reconstitue l’ameublement avec un soin méticuleux et passionné. En 2009, le résultat de ce travail d’orfèvre devient un hôtel de luxe, cinq étoiles, avec trois salons, le rouge, le jaune et l’orangé, aux plafonds voûtés en ogive, décorées de miroirs et boiseries, et seulement huit chambres, pleines d’âme, portant toutes le nom d’une personne qui a vécu sur la propriété, spacieuses, chacune éclairées par deux fenêtres, vue parc ou étang, avec une salle de bain dans une tourelle donc apportant, par sa propre fenêtre, la lumière du jour.
S’y ajoutent, dans les communs et la serre, le Pavillon Elisabeth, restauré dans la pure tradition briquetière, avec chaux et colombages, huit autres chambres et de vastes salons.
L’embellissement du parc se poursuit. Les arbres centenaires, séquoias, cèdres du Liban, chênes, charme lui confèrent au parc une douce quiétude. Hortensias, camélias, rhododendrons, rosiers portent Amélie à la rêverie… L’étang historique, naguère asséché, a été remis en eau. Le site accueille des concerts de musique classique et de jazz, notamment dans le cadre de festivals tels que Jazz à l’Ouest.
Amélie apprécie d’en faire une étape au calme avant de reprendre l’avion à l’aéroport de Rennes (une navette est possible depuis ou vers l’aéroport), à tout juste 10 minutes. C’est aussi une façon de se loger à peine à l’écart du centre-ville de Rennes, à 8 km, qui n’est qu’à un quart d’heure. Il est aussi à quelques kilomètres du Golf de la Freslonnière et Golf de Rennes.
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Etape gastronomique, à son restaurant Les Tourelles avec le jeune chef Nicolas Briand, originaire de Langan, au nord de Rennes et tout proche du Rheu, de la nouvelle vague bretonne.
Comme il le raconte volontiers à Amélie, Nicolas Briand a fait ses armes à l’Agapa à Perros-Guirec, auprès de Mickaël Tanguy, à Biriatou au Pays Basque, puis ses classes auprès de chefs étoilés, au Château de Locguenolé, au Bretagne à Questembert, au Juana de Juan-Les-Pins. Le chef 2 étoiles du Bateau Ivre, du lac du Bourget, Jean-Pierre Jacob, le prend sous sa protection et conseille à ce jeune talent de voyager. Suivant les conseils de son mentor, Nicolas Briand, comme des générations de Bretons avant lui, est parti enrichir son savoir et son regard à Singapour, aux Philippines, en Thaïlande. Il est resté six ans en Russie, dans l’Oural, précisément à Tchelybinski, la capitale du sud de l’Oural, ville d’un million et demi d’habitants, jadis point de passage des grandes caravanes sur la Route de la Soie. Il y était chef de cuisine d’une brasserie de luxe, le Bad Gastein. Il est d’ailleurs marié à une Russe et parle couramment la langue russe. On en trouve des importations dans sa cuisine, par exemple un petit gâteau de kasha, du sarrasin grillé, du bortsch.
Il est revenu de ce périple avec un culte des produits, d’abord ceux de sa Bretagne, qu’il met en valeur, au gré des saisons, qu’il sublime par des associations, avec des touches d’exotisme rapportées de ses voyages, toutes en finesse, plutôt que de chercher à se valoriser lui-même. Il crée une cuisine dépouillée et précise pour des associations qui explosent en bouche. « A partir d’une base de recette, j’évolue en restant sur deux à trois saveurs dans le plat. Et puis pourquoi ne pas importer quelques saveurs russes, même si cette cuisine reste très rustique ». C’est un homme simple et discret qui ne s’anime que pour parler passionnément de son métier.
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Suivre les saisons et les productions conduit Nicolas Briand à renouveler fréquemment sa carte en donnant libre cours à sa créativité. Il a toutefois des spécialités telles que les Langoustines de Loctudy pochées avec dashi glacé, le Saint-Pierre en cuisson douce, tomate mi-confite, fleur de courgette et sauce vierge, le Quasi de veau rôti, au cidre et émulsion de foin.
Voilà une étape douillette, pour une gourmande romantique comme Amélie, que ce bijou dans les bois. Elle a aimé y flâner.
Belle Amélie,
La robe noire vous sublime, comme toujours : l’on ne sait plus où poser le regard, entre votre épaule dénudée et vos si jolies jambes. Le foulard façon carré Hermès vous sied à ravir ; il laisse espérer d’autres pièces du vestiaire classique. Avez-vous songé au tailleur en tweed de type Chanel ? Un modèle court valoriserait vos jambes interminables. Il ferait de vous la nouvelle Jackie Kennedy, vous élevant à la sensualité bourgeoise de Romy Schneider dans Boccace 70.
Tout à vous,
Tristan.
Merci Tristan pour cette judicieuse observation de ma tenue. Vous voyez juste : Il s’agit bien d’un Carré Hermès et je porte en effet parfois des tailleurs ou vestes de tailleur en tweed de type Chanel. La sensualité bourgeoise de Romy Schneider dans Boccace 70, parmi quatre adaptations des contes pour adultes de Boccace, dédiés à des femmes fatales, précisément celle réalisée par Luchino Visconti, pour lequel vous connaissez mon admiration… Vous visez toujours juste.
Amélie.