Serralunga d’Alba. Les rues forment des cercles concentriques en dessous du château. C’est une maison d’habitation dans la rue principale du village, blanche, simple, avec un étage, pas prétentieuse. Entourée d’un muret en pierres surmonté d’une petite grille blanche, une courette pavée sert de parking. Il suffit de frapper à la porte en bois mais elle est souvent ouverte. L’accueil pour la dégustation est juste là, au rez-de chaussée.
Gianpaolo Pira en personne nous reçoit, souriant, presque timide. Gentiment, il nous donne le choix. On peut commencer par visiter la cave pour mieux comprendre la dégustation, ou faire l’inverse, pour confirmer ses impressions.
On contourne la maison pour descendre à la cave. Depuis la large terrasse devant la cave, on domine tout son petit vignoble, situé sur de belles pentes orientées au sud. Gianpaolo nous indique les parcelles du Margheria, plantées en 1959, et du Rionda, aux vignes plantées en 1994, un peu sud-est, celle du Marenca, plantées dans les années ’90 au sud-ouest / ouest. La meilleure pente d’une cuvette naturelle.
Gianpaolo Pira et Amélie devant les parcelles de Marenca et Margheria
Nous entrons avec Gianpaolo dans les chais où, hormis quelques fûts de chêne français, de 225 à 500 litres, tout est en chêne de Slavonie (au nord-est de la Croatie), les barriques neuves, que nous voyons d’abord, comme les grands foudres plus au fond. Le Margheria y est élevé pour un quart en barriques neuves et le reste en foudres, le Marenca pour moitié-moitié, le Rionda, le plus profond, entièrement en barriques neuves.
Au cœur du Piémont, dans la partie sud des Langhe d’Alba, le Barolo est la plus prestigieuse des appellations vinicoles italiennes. Serralunga fournit des raisins de cépage nebbiolo parmi les plus subtils.
La famille Pira exploite sa petite propriété à Serralunga depuis la fin du XIXe siècle. Dans les années ‘50, Luigi transforme la ferme en vignoble. Pendant longtemps il a vendu sa récolte à des négociants en quête des raisins réputés de Serralunga, jusqu’à ce que, dans les années ‘90, son fils Gianpaolo reprenne l’exploitation, avec des méthodes toujours plus exigeantes et commercialise ses vins. Il est aujourd’hui, aidé de ses frères Romolo et Claudio.
Pas de désherbants, l’herbe est laissée entre les rangées de ceps, la culture comme la vinification ont muté vers l’agriculture raisonnée. Gianpaolo laisse s’exprimer le nebbiolo sur ce tout petit domaine, au terroir argilo-calcaire, minéral et austère, idéalement situé pour recevoir le soleil et concentrer l’humidité nocturne. La fermentation courte et la longue maturation dans le bois de chêne feront le reste de la magie.
On dit de Pira qu’il est l’étoile montante parmi les vignerons du Piémont. Avec une petite production, à peine une trentaine de milliers de bouteilles, récoltées sur douze hectares, Pira est pourtant devenu un grand nom du Barolo. Voici ce qu’en dit Robert Parker, qui lui attribue toujours plus de 90/100: “One of Piedmont’s superstars… these are wines of extraordinary complexity and breathtaking richness. The spectacular offerings from Pira ’s vineyards in and around Serralunga d’Alba are among the more riveting examples.”
Wine Spectator le note au moins 93/100 et le commente : « Dense et complexe, le vin offre des saveurs aux contours salins de cerise, de réglisse, de goudron et de sous-bois. Les tannins sont denses, enrobants et poudreux, quoique bien mûrs. »
Les importateurs de vins de prestige Barrère et Capdevielle parlent d’un « immense et discret vigneron, à suivre de très près ». La Revue du vin de France titrait en 2013 « Pira, des vins d’une grande sensualité », ce que confirme Amélie dont le palais distingue toujours les nuances épicées, fruitées ou florales dans les corps puissants.
Pira est à la carte des restaurants étoilés Michelin d’Alba et des Langhe comme La Rei, restaurant de l’hôtel Boscareto, à Serralunga d’Alba, de la Madernassa à Guarene ou du Castello di Guarene (c’est précisément là que nous l’avions découvert) et, si vous déambulez dans le centre d’Alba, vous retrouverez ses vins dans les meilleures œnothèques, sur la via Vittorio-Emanuele et la via Cavour.
En Barolo, pur cépage nebbiolo, c’est un producteur de l’une des appellations « village » les plus réputées, le « Barolo di Serralunga » (où l’on trouve aussi Gaja et Elio Altare) qui demande quelques années pour se détendre, et surtout les crus fameux (en Bourgogne, on parlerait de « climats ») de Serralunga : les 1ère classe Margheria, profond et dense, Marenca, solaire, puissant et élégant, et le cru hors classe Vigna Rionda. Comme en Bourgogne, ces trois « climats » remarquables sont partagés par plusieurs producteurs et pas des moindres, notamment le fameux Angelo Gaja sur le Marenca, Massolino sur le Margheria et le Rionda…. Pira est toutefois le seul à produire sous la seule appellation le Marenca car Massolino la marie à une autre cru 1ère classe, le Rivette.
Sur d’autres parcelles, Pira produit aussi du Langhe Nebbiolo, du Dolcetto d’Alba, que Barrère et Capdevielle disent « impressionnant de richesse et de concentration » et du Barbara.
Loin des envolées des prix de certains domaines du Barolo, Pira propose des vins dont le rapport qualité/prix reste exceptionnel. La reconnaissance des critiques ne lui a pas tourné la tête. Gianpaolo Pira reste un homme simple et accueillant qui résiste très bien au succès.
Ma très chère Amélie,
Je regarde à nouveau votre point de départ de ce blog, ce qui nous emmène en 2017 dans les Langhes et le Roero autour d’Alba, un haut lieu de la gastronomie, connu pour sa truffe blanche.
Vous m’apprenez aussi qu’ Alba est le cœur de l’empire international Ferrero, avec les célèbres « rochers » et bien sûr la pâte de noisettes Nutella. Peut être en êtes-vous fan !
Aujourd’hui, je vais découvrir les deux articles suivants et connaitre les premières photos qu’ont pu découvrir Vos premiers admirateurs.
Je vous retrouve à la Madernassa en compagnie de Michelangelo, et c’est ici que l’on fait votre connaissance. Vous avez bien fait les choses pour votre 1ere exposition à vos nombreux futurs admirateurs, une robe blanche en dentelle transparente et une belle paire de sandales blanches à brides qui enveloppe vos pieds et vos chevilles. La 1ere découverte aussi de vos superbes longues jambes et de vos jolis pieds aux orteils vernis.
Une belle mise en appétit avec les photos de ses plats, et on prendrait plaisir à les déguster en votre charmante compagnie.
Une belle harmonie de couleurs qui vous vont si bien, le bleu et le noir dans la 2ème photo de vous, qui forme un beau contraste avec la blancheur de Michelangelo.
On vous retrouve ensuite suite chez Gianpaolo Pira, pour une 3ème apparition. Une belle cave avec des barriques neuves et de nombreux foudres pour des excellents Barolo classés par les plus grands noms de la gastronomie.
Vous êtes très élégante et très souriante, comment ne pas prendre du plaisir à vous suivre dans la durée et de découvrir avec vous de superbe lieux qui enrichiront notre connaissance.
Au plaisir de découvrir un autre article un peu plus tard.
Votre fidèle admirateur
Pascal
Mon cher Pascal,
cette recherche aux origines du sites est touchante car moi-même je ne me souviens plus des débuts. Je suis ravie de savoir que ces prémices vous ont séduit et ont pu constituer pour d’autres lecteurs une incitation à m’accompagner dans ce parcours.
Merci pour votre regard et votre fidèlité.
Amélie