La Normandie impressionniste est un concept, autour duquel est organisé, tous les trois à quatre ans, depuis 2010, un festival artistique comportant des dizaines de manifestations à travers toute la région.
Normandie et impressionnisme : histoire d’amour
Historiquement, la Normandie, cadre idéal pour la peinture de plein air, a accueilli des moments essentiels de l’impressionnisme, naissant puis épanoui. Le hollandais Johan Barthold Jongkind y rechercha des paysages de bords de mer. Il y rencontra Eugène Boudin, natif de Honfleur. Celui-ci lui fit connaître Claude Monet, qui avait passé son enfance au Havre. Sur les conseils de Claude Monet, dont un frère vivait à Rouen, Camille Pissaro séjourna plusieurs fois dans la capitale normande, il y exécutera soixante-neuf peintures et de nombreuses gravures.
Auguste Renoir et Paul Cézanne, invités par le collectionneur Victor Choquet, séjournent et travaillent à Hattenville, près de Fécamp. Les fermes normandes, sont un coup de cœur d’Alfred Sisley lors de son voyage en Normandie, en 1894. Ami et mécène de Monet et des impressionnistes, Gustave Caillebotte a multiplié les toiles de falaises et de villas de Villers-sur-Mer à Trouville. Degas réalisa ses premiers tableaux hippiques dans l’Orne, au Haras du Pin, à Argentan. Vinrent ensuite les trois mousquetaires de l’Ecole de Rouen qui, comme ceux de Dumas, furent quatre : Charles Angrand, Charles Frechon, Léon- Jules Lemaître et Joseph Delattre.
Et comment Claude Monet baptisera-t-il sa propriété à Giverny ? Le Clos Normand !
La Normandie impressionniste est aussi un fil conducteur du périple d’Amélie dans cette attachante région. Depuis Paris, elle est arrivée par Caen, capitale de Guillaume Le Conquérant, elle a traversé le verdoyant Pays d’Auge et la voilà à Cabourg.
A l’ombre des jeunes filles en fleur
Tandis qu’elle marche sur le bord de mer, sur la Promenade Marcel Proust, vers le Grand Hôtel, elle pense inévitablement à l’auteur de A la recherche du temps perdu. En effet, Cabourg a inspiré la station balnéaire imaginaire de Balbec (il s’est aussi inspiré de la station de Beg Meil, dans le Finistère) où se déroule A l’ombre des jeunes filles en fleur. Marcel Proust séjourna au Grand Hôtel de Cabourg. Celui-ci est de la même époque et du même style que Le Grand hôtel des Thermes marins de Saint-Malo.
Proust est qualifié d’auteur impressionniste. Il évoque peu l’aspect physique de ses personnages et situer leur psychologie, il procède par touches. Leur portrait n’est pas définitif, il peut changer.
Au soleil couchant, Amélie suit du regard un groupe de cavaliers sur la plage, qui lui rappelle les tableaux équestres d’Edgar Degas.
Dans les pas du Duc de Morny : Amélie sur les planches
Notre belle poursuivra son itinéraire par Deauville et Trouville. Nous la retrouvons dans les salons du Normandy.
Les vignettes des galeries, comme celle ci-dessous, ne montrent qu’une partie de l’image. Pour les visualiser, cliquez sur l’une d’elles puis naviguez à l’aide des flèches.
Deauville, c’est un station balnéaire voulue et créée par le Duc de Morny, demi-frère de Napoléon III. Elle garde l’empreinte du Second Empire, mâtinée d’adaptation au style normand, notamment les colombages et le chaume typiques du Bocage normand que l’on retrouve dans les palaces du bord de mer, le Normandy et le Royal.
Voilà Amélie sur les célèbres planches de Deauville, celles du film Un homme et une femme de Claude Lelouch. Amélie se prend pour Anouk Aimée et s’attend à voir Jean-Louis Trintignant débarquer d’une décapotable pour courir vers elle, afin qu’elle se pende à son cou, sur le fameux thème du « Cha ba da ba da… » La musique de Francis Laï, le compositeur niçois.
A l’instar des étoiles, sur le trottoir du Walk of fame à Hollywood, ou des mains de célébrités du cinéma mondial, tout autour du Palais des Festivals à Cannes, ici, lieu du festival du cinéma américain, ce sont les barrières de séparations entre cabines de plage qui portent le nom de personnalités du cinéma américain (metteurs en scène, acteurs…).
Si Eugène Boudin avait pris Amélie pour modèle
Il suffit de franchir le pont sur la Touque, le petit fleuve qui sépare les stations balnéaires jumelles, pour se retrouver à Trouville.
Là aussi un casino Belle Epoque et bien sûr la plage, celle des toiles d’Eugène Boudin représentant souvent des bourgeois venus prendre l’air marin, celles aussi de Claude Monet plus tournées vers les bâtiments de bord de mer.
Amélie poursuivra son périple à travers la Normandie impressionniste, vers Honfleur, puis Etretat et Rouen. Une halte à Giverny s’impose sur le chemin du retour.
Les musées ne manquent pas pour comparer les paysages traversés avec les images qu’en ont fixées les impressionnistes. Le Muma du Havre détient la plus grande collection d’œuvres d’Eugène Boudin. Le Musées des Beaux-arts de Rouen, bénéficiaire de la donation de François Depeaux, expose bien sûr l’Ecole de Rouen et de belles collections permanentes d’impressionnistes. Le musée de Vernon présente des Monet et les artistes impressionniste de la « colonie américaine » de Giverny et jusqu’au mouvement Nabi, Bonnard, Maurice Denis, Félix Vallotton). Celui de Louviers possède des toiles de Léon-Jules Lemaître et de Charles Frechon. Il y aura aussi le musée Eugène Boudin de Honfleur. Pourquoi ne pas terminer par le musée des impressionnistes à Giverny.
« Amélie aux longues jambes » (épithète homérique) : la plus belle star à avoir jamais foulé les planches de Deauville !
Cher Tristan, Maître des temps et d’un temple, vous êtes le conteur de mon Odyssée.
Amélie.