Ce n’est plus la Provence de la basse vallée du Rhône, ce ne sont pas encore les sommets pointus des Alpes, on est dans le piémont du massif alpin, la Haute Provence, qu’on appelait jadis les Basses-Alpes, avec ses plateaux tels une palette de peintre impressionniste, couverts de champs de lavande, de rouges pavots, de tournesols jaune doré, ses forêts de chênes, ses bois de peupliers, ses villages pittoresques, ses étapes du tour de France, ses cartes postales ensoleillées. Amélie, dans un champ de coquelicots semble entrer dans le tableau éponyme de Claude Monet.
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On monte en suivant la vallée de la Durance, puis l’on passe sur la rive droite pour s’engager dans le pays de Forcalquier, entre montagne de Lure et massif du Luberon, par des routes bordées de platanes où c’est un plaisir de flâner. On arrive à Mane, en contrebas du village. Un dernier petit chemin entre tournesols, coquelicots et lavandes, nous sommes au portail, prêts pour apprécier le Couvent des Minimes.
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Amélie a choisi ce havre, sur le bord baigné de soleil d’une cuvette naturelle, protégée du mistral par l’imposant Rocher de Volx.
On remarque le clocher de la chapelle, avant d’arriver, au bout de l’allée surplombée par les terrasses fleuries, en espaliers, devant la petite butte à flanc de colline que couronne l’ensemble imposant de bâtiments du couvent. La façade de l’entrée est d’époque médiévale.
Nous voilà dans l’une des salles, vastes et hautes, où l’on nous accueille. Une autre abrite un salon bibliothèque avec sa cheminée. Ce fut jadis le réfectoire du couvent. Au cœur du rectangle formé par les bâtiments, le cloître, que Fabien Piacentino, lorsqu’il a pris la direction générale de l’établissement, a fait couvrir d’une charpente traditionnelle en poutres de chêne, avec fermes à l’ancienne, et tuiles provençales. Nous avons connu naguère le cloître à l’air libre, c’était charmant mais glacial une grande partie de l’année et bouillant l’été au médian de la journée. La décoration peut surprendre dans un monument chargé d’histoire et de spiritualité, avec ses fauteuils vert pomme et rose bonbon, son troupeau de moutons revisités par un artiste contemporain. Ce contraste délibéré est dans le ton de l’époque.
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Tout contre, le restaurant « Le Cloître » et les cuisines occupent un côté entier donnant sur le cloître. Le bistrot « Le Pesquier » est en contrebas, sur une terrasse que Fabien Piacentino a fait couvrir en tonnelle à colonnade.
Vue de la piscine extérieure, un peu plus bas encore, cette façade a maintenant de l’allure. Le spa est à ce même niveau inférieur. Dans des salles voûtées, sous « le Pesquier », on trouve l’espace où est dressé le buffet du petit déjeuner, une galerie qui mène à la cave à vins et à l’extrémité, le bar.
Dans les étages, les anciennes cellules monacales sont devenues des chambres et des suites. Vous ne dormirez pas sur un bas flanc et des paillasses avec une cruche d’eau et un quignon de pain dur à vos pieds mais n’oubliez pas que vous êtes venus dans un couvent et non dans une chaîne internationale de palaces aseptisés. L’aménagement s’accommode judicieusement de la relative exiguïté d’origine. Les têtes de lit hautes en bois veiné, contemporaines, très simple voire austères donnent un rappel des cellules de jadis. L’architecte d’intérieur a su imaginer des salles de bain esthétiques et agréables malgré la rareté de l’espace.
C’est pour les religieux des Minimes, un ordre mendiant fondé par Saint Vincent de Paul, que le marquis Melchior de Forbin Janson fonde en 1613 le Couvent des Minimes, à Mane. Ceux-ci y aménagèrent des jardins en terrasse et plantèrent différentes espèces végétales pour se nourrir, étudier ou se soigner.
La culture et l’étude des plantes représentaient alors une activité importante de la vie du Couvent. Louis Feuillée, botaniste de Louis XIV, y fit ses études et y écrivit deux traités sur la botanique. Lors de ses expéditions en Amérique du Sud, il étudia de nouvelles espèces de plantes telles que les capucines et le fuchsia qu’il rapporta en France. Aujourd’hui encore, les restanques de la colline à laquelle est adossé le couvent, demeurent des espaces botaniques.
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Les Minimes furent chassés à la Révolution françaises, ils durent quitter le couvent qui resta inoccupé pendant près d’un siècle jusqu’en 1862, date à laquelle le chanoine Terrasson, archiprêtre de Forcalquier, entreprit sa transformation en hospice.
Quelques années plus tard, une communauté de Sœurs Franciscaines Missionnaires de Marie s’y installa. Elles s’occupèrent alors de l’hospice et de ses résidents. Avec ferveur et générosité, elles s’investirent dans la vie locale en accueillant et en réconfortant les plus démunis, en offrant à la jeunesse du village éducation et loisirs et en cultivant les terrasses fertiles du Couvent.
Entre deux missions à l’étranger, les Sœurs cultivaient les jardins en restanque où elles plantèrent des arbres fruitiers et des vignes. Ces cultures leur permirent de pourvoir à l’alimentation des pensionnaires et au rétablissement des Sœurs revenant des pays tropicaux.
En 1999, trop peu nombreuses et trop âgées, les Sœurs durent quitter le Couvent qui resta inoccupé jusqu’à son acquisition par le groupe l’Occitane en Provence, dont le siège et l’usine de Manosque sont tout proches, et sa réouverture en tant qu’Hôtel & Spa, en juin 2008. On trouve encore les pierres tombales des Sœurs minimes, modestes et discrètes comme elles, dans les terrasses en restanques sur la colline. Il y subsiste aussi un chemin de croix.
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Loin de sa vocation première, ce lieu de résidence et de détente cultive cependant toujours ce même esprit d’accueil qui l’habite depuis plusieurs siècles. Mme Valérie Piacentino, maîtresse de maison, se met à l’écoute de chacun.
A l’occasion des Prix Villégiature Awards 2009, remis le 19 octobre 2009, le Relais & Châteaux Le Couvent des Minimes Hôtel & Spa L’Occitane a été élu « Meilleur Hôtel de Charme d’Europe ».
On choisit entre le restaurant étoilé Michelin « Le Cloître », qui ouvre ses portes uniquement pour dîner, et le bistrot « Le Pesquier ».
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Amélie rencontre le talentueux chef, Jérôme Roy.
Avec simplicité et modestie, Jérôme Roy rend hommage aux produits de la Provence et du Luberon, au gré des saisons et axe sa création sur le mélange des saveurs. C’est un voyage ensoleillé pour les papilles qui traduit ce qu’il a rapporté au fond des malles de son parcours dans les étoiles. Amélie est totalement subjuguée par sa tarte au citron.
Jérôme Roy a débuté auprès de Thierry Marx au Relais et Châteaux Cordeillan-Bages, avant de rejoindre Michel Troisgros à Roanne pendant plus de 6 ans, pour enfin travailler au côté de Pierre Gagnaire pendant 4 ans à Paris, Courchevel, Londres et Saint-Tropez. Ces stars l’ont aussi amené à voyager, le plus souvent en Asie, comme un certain nombre de chefs français de la nouvelle génération. À Tokyo, Séoul (Hôtel Lotte) , Hong Kong, Singapour… Il y a découvert d’autres cultures, d’autres produits, d’autres façons de faire et cela l’a profondément inspiré, comme ceux de ses homologues qui ont fait ce chemin initiatique.
Franck Berrekama, le chef sommelier, un phocéen côté Bandol, suit de près, par des visites régulières des vignobles et des chais, toute la production viticole des Alpes du Sud. Il entretien une belle cave. Cuisinier de formation, grâce à sa double culture des plats et des vins il excelle à accompagner la cuisine en général et celle de Jérôme Roy en particulier. Il aime proposer et expliquer son assortiment mets et vins. En blanc comme en rouge, il a su comprendre les goût d’Amélie, elle l’écoute religieusement.
Voilà pourquoi Amélie fait retraite au Couvent !
Sublime Amélie,
Merci pour cet hommage au bâtiment et à ceux qui l’ont habité.
Vos toilettes méritent tous les éloges : merveilleux chapeaux, sublime robe-bustier, magnifiques sandales ! Dans le chemin de croix, élégamment dévêtue de blanc, vous êtes la plus belle des pénitentes.
Tout à vous,
Tristan.
Votre plume digne d’un talentueux historien me donne l’envie d’être une pénitente pour nourrir votre imaginaire et vos chroniques.
Amélie