Dijon, derniers jours de novembre. La Bourgogne rougeoie dans ses habits d’automne. Amélie, plus couverte que sur la Côte, chemine gracieusement dans la cité des Ducs. Elle a rendez-vous avec un maître du palais : William Frachot.
Le décor du restaurant donne le ton, contemporain s’inspirant de la nature avec d’authentiques troncs de bouleaux contre les parois, un autre tronc, sans écorce, au centre d’une partie de salle, surmonté d’une frondaison stylisée. Un équilibre entre minéral et végétal sur une moquette noire animée de cercles blancs et de sinuosités enlacées. Chic décontracté.
Voilà pourquoi sous sa veste noire, Amélie a revêtu une robe-pull en cachemire bleu-roi, des bottes cuissardes en daim noir qui tranchent avec ses collants chair.
William Frachot est surdoué ; il pourrait abuser de son talent, partir en tous sens avec des plats plus ébouriffants les uns que les autres. C’est ce qu’il fit dans la première époque du Chapeau Rouge. Ce fut une période d’innovation incessante et de mélanges Europe – Asie et salés – sucrés – épices, toujours plus audacieux. Cette volonté d’impressionner lui valut tout de même une première étoile au Michelin en 2003.
Une chute, une blessure à la cheville, le voilà immobilisé un mois, au chômage technique. Cloué au sol, ce passionné d’aviation fait le point, se remet en question. Aidé de son équipe, il va vers une cuisine plus simple et revient à ses fondamentaux : Rechercher la perfection des produits de la riche Bourgogne pour faire exploser les saveurs. Recomposer sans déstructurer.
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Il célèbre sa Bourgogne en jouant sur le contraste des températures et des textures. Par exemple, il utilise bel et bien le fameux pain d’épice de Dijon mais pour le marier à des ris de veau. Quant à la moutarde, emblématique de Dijon, il la place au dessert pour en faire des tuiles. L’œuf en meurette atteint des sommets : La sauce, onctueuse, élaborée pendant trois jours, exhale un fumet magique. Trônant au centre, le jaune de l’œuf rayonne, sur la saveur du lard.
Amélie est complètement conquise. Fine gastronome, elle place William Frachot au sommet, à l’équilibre des sommets !
Ce raffinement créatif apaisé, lui a valu sa deuxième étoile, en février 2013. Il déclare « La première étoile est celle du chef, la deuxième, celle de l’équipe ».
Ce résultat, qui n’est peut-être qu’une étape vers la troisième étoile, ne vient pas de nulle part. William Frachot incarne la cinquième génération d’une famille de restaurateurs dijonnais connue depuis plus d’un siècle. Il a fait ses classes chez Bernard Loiseau, au début des années 1990, à Saulieu dans la Côte d’Or, et Jacques Lameloise à Chagny, en Saône-et-Loire, tous deux trois étoiles au Michelin, et le pâtissier Fabrice Gillotte à Dijon. Il voyage pendant cinq ans, enseigne dans un restaurant d’application à Derby en Angleterre. On le retrouve au Quebec à Montréal durant trois ans auprès de Normand Laprise et Nicolas Jongleux. Il y est promu chef du restaurant renommé « Les caprices de Nicolas ».
En 1999, les Frachot rachètent l’hostellerie du Chapeau Rouge, une bâtisse datant de 1863. Aidé de son épouse Christelle, William en prend la direction. Il monte peu à peu en gamme le restaurant et nous y voilà.
Maxime Brunet, Meilleur Jeune sommelier de France 2013, auparavant à l’Oasis, à Mandelieu-La-Napoule, propose un beau livre de cave. Laissez-vous guider par ses accords mets et vins. Passionné, il vous fera découvrir ses « coups de cœur » de Bourgogne, mais aussi des autres régions de France et même de l’étranger.
Le rythme du repas est parfaitement orchestré avec la synchronisation des cuissons. On apprécie la jolie vaisselle.
William Frachot, aussi simple et accessible que talentueux a séduit Amélie. Il lui fait part de son projet de refaire prochainement la salle. Surprise !
Côté hôtel, le bâtiment de style néoclassique, avec un auvent, est un ancien relais de poste datant de 1863, transformé en auberge, ici précisément en hostellerie où l’on peut séjourner et se restaurer.
Dans un style contemporain affirmé, il compte aujourd’hui 28 chambres dont 3 suites. Amélie a choisi l’une d’elles. Le Chapeau Rouge s’est doté d’un espace bien-être, avec sauna, hammam, douche hydro-massante, soins et modelage.
Amélie a apprécié d’être à deux pas de la cathédrale, à quelques minutes à pied du Palais des Ducs de Bourgogne et du centre historique, inscrit depuis le 4 juillet 2015 au patrimoine mondial de l’UNESCO, et à quelques kilomètres des vignobles de la Côte de Nuits.
Mais qui est Amelie 😳
Bonjour Nath,
petite fille, Amélie ne jouait pas à la marchande mais à l’organisatrice de voyage. Elle n’a pas ouvert d’agence de voyages car elle n’a pas le goût du commerce mais elle n’a jamais cessé d’organiser escapades et voyages, comme une passion voire un art dont elle pousse à l’extrême le raffinement. Outre ses compagnons de voyage, elle ne faisait profiter que ses proches de ses découvertes et coups de cœur.
Très réservée, elle n’est pas à l’origine de ce site. Elle est souvent réticente à se laisser photographier, même si peu à peu elle s’y accoutume. Voilà ce qu’il lui en coûte de côtoyer de trop près quelqu’un qui adore faire son portrait.
Elle est toujours très bien accueillie par les chefs cuisiniers, ravis de parler de leur création, comme par les directeurs d’établissements et autres professionnels du tourisme mais elle n’ose jamais les aborder, sauf pour évoquer des aspects techniques d’un séjour ou d’un dîner.
Sa démarche est sérieuse, sincère, désintéressée et bienveillante. Le lecteur a la preuve qu’elle s’est effectivement rendue dans les sites pour lesquels elle déclare des coups de cœur. Les goûts d’Amélie sont clairement décrits, pour permettre au lecteur de savoir s’il les partage. Il lui est ensuite aisé d’en déduire si les avis exprimés peuvent lui être utiles.
Sérieuse : Les textes, soigneusement documentés, sont systématiquement soumis à la relecture des intéressés pour corriger d’éventuelles inexactitudes.
Sincère, Amélie va seulement où elle en a envie, si ses moyens le lui permettent. Elle ne tient pas un guide ni un annuaire donc elle peut faire des impasses.
Bienveillante : Les lieux ou services dont Amélie ne parle pas sont ceux qu’elle ne connaît pas ou qu’elle n’aime pas. Si dans un hôtel – restaurant elle ne vous parle pas du restaurant ou si elle vous dit que si vous êtes fatigué vous pourrez y dîner mais qu’elle vous conseille tel autre établissement, chroniqué dans un autre article, c’est clair. En revanche, elle a trop de respect pour le travail de chacun pour se livrer au dénigrement.
Désintéressée ? Amélie paie ses séjours, avec les revenus de son travail. Cela ne veut pas dire qu’elle ne cherche pas pendant des mois toutes les astuces pour trouver les meilleurs prix, jours creux, promotions, surclassements, fidélité, négociations, etc.
Voilà, vous en savez un peu plus sur Amélie. Elle n’est ni une star ni une journaliste ni une blogueuse vedette payée par les marques (par exemple, elle a beaucoup porté et porte encore du Nana Baïla alors que la marque a hélas disparu). Elle n’affiche pas sa vie privée. Le site vous révèle toutefois quelle est la ville où elle est née et vit, vous y découvrez même un petit peu plus.
Un grand merci, Nath, pour votre question.
Et vous, qui êtes vous ? Et comment voyez vous Amélie ?
Nous songeons à ouvrir une page Facebook pour traiter de telles questions, qu’en pensez-vous ?
Imagine palace hotel
Belle Amélie,
Bottée, toute en puissance et en élégance, vous êtes la Barbarella des critiques gastronomiques !
Tout à vous,
Tristan.
La somptueuse Jane Fonda, tout de même ! Un fantasme interplanétaire. Une femme qui s’assume totalement. Et le temps n’a pas prise sur sa beauté.
Merci Tristan
Amélie
Chère Amélie,
Cet arrêt en Bourgogne m’a laissé perplexe car je n’ai pas autant voyagé que les autres fois.
Ce qui est sûr c’est que cette impression ne vous incombe pas : le travail de votre Pygmalion est remarquable et votre charme est renversant. Un autre jour, j’aurais écrit : hypnotique…
Plus sûrement à cause du cadre. En effet, malgré le soin apporté à la décoration de la salle, je n’arrive pas à oublier les lignes rectangulaires de la pièce. De plus ces lignes droites et ondulations légères contrastent trop avec la présentation des assiettes.
Si j’avais été moins fatigué lors de la lecture de ce carnet, peut-être que ce détail ne m’aurait pas empêché de me laisser emporter par ce voyage.
Sinon merci pour ces moments de partage. Continuez, s’il vous plaît.
Cher Jean-Luc,
il ne vous aura pas échappé que les photographies de la salle sont peu nombreuses, beaucoup moins que celles des plats. En effet, ce qui rend ce lieu exceptionnel c’est William Frachot, mon chef préféré, et sa cuisine.
Les images rendent peut-être mal compte de la salle qui était en équerre et non rectangulaire. De toutes façons, le chef doit partager votre point de vue car il m’avait expliqué dans le détail qu’il avait prévu de refaire complètement la salle. Malheureusement, je n’ai pas eu la chance d’y retourner depuis.
Merci pour le compliment, il ne m’est pas indifférent que vous ayez trouvé mon charme « renversant », ainsi que pour votre encouragement à continuer.
Amélie